L'impact de la démographie sur la biodiversité

Publié le par IBRAHIMA SORY CAMARA

L’impact de la démographie sur la biodiversité

 

La biodiversité

 

Définition

 

La Convention sur la biodiversité écologique du 5 juin 1992 a défini le terme de biodiversité comme étant « la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ».

 

Trois grands niveaux

 

La diversité biologique est la diversité de toutes les formes du vivant à ses différents niveaux d'organisation. Elle est traditionnellement subdivisée en trois niveaux (il existe de nombreux niveaux intermédiaires : paysages, communautés, etc.) :

  1. La diversité génétique, elle se définit par la variabilité des gènes au sein d’une même espèce ou d’une population. Elle est donc caractérisée par la différence de deux individus d’une même espèce ou sous-espèce (diversité intra spécifique ou infra spécifique).
  2. La diversité spécifique, correspond à la diversité des espèces (diversité interspécifique). Ainsi, chaque groupe défini peut alors être caractérisé par le nombre des espèces qui le composent, voir taxinomie. Cependant, pour caractériser le nombre de plan d'organisation anatomique, il est préférable d'employer le terme de disparité.
  3. La diversité éco systémique, qui correspond à la diversité des écosystèmes et biomes présents sur Terre, des interactions des populations naturelles et de leurs environnements physiques.

 

Biodiversité et activités humaines

 

      Les pressions exercées par la population ont joué un rôle majeur dans la perte de ressources biologiques. Les activités humaines ont accéléré le rythme normal d’extinction des espèces c’est-à-dire le rythme auquel on pourrait s’attendre en l’absence de l’influence de l’humanité.

     

           Dans une étude portant sur de 50 pays d’Asie et d’Afrique de 1980 à 1990, le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) a constaté que la perte de l’habitat naturel était la plus grande dans les zones à forte densité de population et la plus faible dans celles à faible densité. Dans les 10 pays qui avaient perdu le plus d’habitats (85 % en moyenne), la densité moyenne de la population était proche de 200 personnes au kilomètre carré. Dans les 10 pays qui avaient perdu le moins d’habitats (41 % en moyenne), la densité moyenne de la population était d’à peine 29 habitants au kilomètre carré.

 

     D’autres chercheurs ont abouti à des conclusions analogues. Selon une estimation, les trois-quarts des pressions exercées par l’homme sur les mammifères, et près des deux-tiers de celles qui visent les oiseaux, sont le résultat de la fragmentation et de la destruction de leurs habitats ; en effet, les hommes utilisent davantage de terres pour l’agriculture, l’industrie, les routes et d’autres fins.

 

A l’issue d’une étude portant sur les mammifères et les oiseaux. Un professeur de l’université de l’Ohio du nom de Jeffrey McKee, a conclu que Si la population mondiale continue à croître au rythme actuel, la planète connaîtra une augmentation de 7 % du nombre des espèces menacées dans les vingt prochaines années et du double de ce chiffre d’ici à 2050. La densité de population est un facteur clé de la menace pesant sur les espèces. Le professeur McKee et ses collègues indiquent que les Etats-Unis ajouteraient à eux seuls au moins dix espèces à la liste des espèces menacées d’ici 2050.

 

Les conclusions auxquelles aboutit McKee quant à l’importance du facteur démographique sont basées sur des données portant sur cent quatorze pays. Le Congo aurait le futur le plus alarmant avec une estimation de vingt-six espèces de mammifères et d’oiseaux menacées à l’horizon 2050, soit une augmentation de 40 %. Sur les 114 pays, 100 connaîtraient une augmentation du nombre d’espèces menacées. Dix connaîtraient par contre une diminution, en raison de leur déclin démographique.

 

Il est maintenant motif fréquent de préoccupation que les activités humaines ont réduit la biodiversité aux niveaux mondial, national et régional et que cette tendance se poursuit. Cela se manifeste par la perte de populations végétales et animales, la disparition et l’appauvrissement des espèces et la simplification des communautés et des écosystèmes.

 

     Toutes ces études montrent que la disparition de la biodiversité est due aux activités humaines. Pour préserver la biodiversité il faut alors réduire l’activité humaine et mettant en place des réglementations. Pour mieux illustrer ce passage, notre analyse se portera dans un premier temps sur la réglementation de la pêche en Mauritanie (pays d’Afrique occidentale) et la réglementation sur la pêche du thon rouge dans l’union européenne dans un second temps.

 

Réglementation de la pêche en Mauritanie

 

  Le secteur de la pêche en Mauritanie est en chute libre. La baisse des ressources halieutiques, due à une surexploitation du milieu marin, est la principale cause de ce déclin, mais pas la seule. Pillages des eaux et accords de pêche non respectés interpellent également le ministère des pêches et de l’économie maritime. Il a mis en place une mesure drastique mais nécessaire : un repos biologique de deux mois, interdisant la pêche à près de 300 bateaux.

 

Pêcheurs et poissons, même combat… survivre ! Il y a une surexploitation de certaines ressources de fond dans ce pays, comme le poulpe. D’autres ressources sont totalement exploitées et tendent à disparaître.

 

Les autorités ont pris des dispositions pour pallier à la disparition de ces ressources halieutiques, la dernière en date, prescrite par le ministère des pêches et de l’économie maritime : le repos biologique. Destiné à régénérer les fonds marins, il préconise un arrêt total des pêches industrielles pour une durée de deux mois. Conséquence : 300 bateaux bloqués dont plus de 150 européens. Les pêcheurs artisanaux ont dû, eux, suspendre leur activité pour une durée d’un mois. L’arrêt de la pêche fait partie de la gamme classique des mesures techniques de gestion des ressources halieutiques, en vigueur en Mauritanie, indique le site du ministère des pêches. Une seconde phase de repos : Des plans poulpes et des plans crevettes ont également été mis en place en 2006 et 2009 pour permettre à ces espèces de se reproduire

 

Autre problème, autre mesure. Les autorités mauritaniennes doivent également faire face au non-respect de ces consignes et aux pillages récurrents. Venus du pays voisin, les pêcheurs sénégalais profitent parfois de ces interdictions de pêche et de l’absence de leurs confrères autochtones pour venir tout bonnement se servir dans les zones de pêche mauritaniennes. Une pratique qui s’inverse lorsque le Sénégal entre à son tour en période de repos biologique. Le gouvernement mauritanien tente de mettre fin à ce cercle infernal. Pour cela, il souhaite diminuer le nombre de licences attribuées aux pêcheurs sénégalais. Suite à un protocole de pêche cosigné par les deux pays en 2001, la Mauritanie accordait jusqu’à aujourd’hui 300 licences de pêche pélagique aux pêcheurs sénégalais à la seule condition qu’ils débarquent 15% de leur cargaison dans les ports mauritaniens.

 

La réglementation de la pêche de thons rouges dans l’union européenne

 

 L'Europe stoppe la pêche au thon rouge. Au deux tiers de la saison 2010 de pêche au thon rouge, la commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, a décidé d’interdire la capture de thons rouges dans l'Atlantique-Est et en mer Méditerranée.

 

Au deux tiers de la saison 2010 de pêche au thon rouge, alors que selon le WWF la question de l’avenir de cette espèce se pose plus que jamais, la commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, a décidé d’interdire la capture de thons rouges à compter de jeudi 10 juin.

 Cette interdiction de la pêche au thon rouge concerne tous les thoniers français qui exploitent le thon rouge dans et dans l'Atlantique-Est et en mer Méditerranée.

Ainsi, les thoniers français, notamment ceux de la ville de Sète dans l’Hérault, où la pêche au thon rouge reste l’une des principales pêches lucratives, vont donc se retrouver au repos forcés.

Il faut souligner que la campagne 2010 de pêche au thon rouge a été marquée ces derniers jours par des actes d’une rare violence, perpétrés par des thoniers à l’encontre de militants pacifiques de Greenpeace.

 Selon le WWF, ces thoniers français, des navires industriels, sont fortement dotées en technologie, et ils ont besoin « de 100 à 200 tonnes de thon rouge par saison pour accéder à la rentabilité. »

 

Précisons que le thon rouge n’est pas la seule espèce menacée en Méditerranée. En effet, selon la commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, « plus de 54 % des stocks de poisson de la Méditerranée qui ont été étudiés par les scientifiques sont considérés comme surexploités ».

 

Pour remédier à cette situation, l'Union européenne (UE) s’est dotée, en 2006, d’un règlement intitulé «Méditerranée». Ce règlement européen a pour objectif d’améliorer la gestion des pêches pour « garantir leur durabilité, protéger les environnements marins vulnérables et permettre aux stocks d'atteindre un niveau de reconstitution satisfaisant ». Ce règlement s’applique aux États membres de l’UE qui sont riverains de la mer Méditerranée, donc la France.

 

CAMARA IBRAHIMA SORY

Master II Finance internationale

Université de Nice

 

 

 

 

Publié dans SOCIETE

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