Guinée : le fils de Diallo Telli en grève de la faim pour exiger la restitution des corps de toutes les victimes des répressions militaires en Guinée

Publié le par sorelnice

Thierno Siré, le fils de l'ancien secrétaire général de l'OUA, Diallo Telli, a entrepris une grève de la faim pour exiger la restitution des corps de toutes les victimes des répressions militaires en Guinée. Pour mémoire, et selon des organisations de défense des droits humains le nombre de personnes disparues s'élève au moins à 50 000.
 
C’est pour réclamer la restitution des corps de toutes les victimes des différents régimes guinéens de 1958 à nos jours, dont son père, que le fils aîné de Diallo Telli a déclenché cette grève de la faim. 

 

Affaibli après une semaine d’auto-privation de nourriture, et déterminé à aller jusqu’au bout de ses forces, nous avons rencontré Thierno allongé sur un divan dans le salon de la maison familiale.

 

« Cette grève de la faim, c’est pour demander aux militaires guinéens d’avoir pitié de toutes les familles de disparus politiques, affirme-t-il, des disparus entre les griffes de l’armée guinéenne depuis 1958, jusqu’aux derniers évènements du 28 septembre au stade où on a vu voler des corps dans les morgues et jusqu’au stade. Ce sont les mêmes victimes, les mêmes morts. Ce sont les mêmes douleurs pour les familles des disparus. Voilà pourquoi je fais cette grève. »

 

Lui-même enfant de victime de la répression du régime PDG (Parti démocratique de Guinée) de Sékou Touré, Thierno sait bien à quoi il s’expose, et demande au pouvoir actuel de démilitariser les charniers : « Mon papa était bien le secrétaire général de l’OUA. Je suis son fils aîné. Mon père est mort de faim et de soif au camp Boiro, il y a exactement 33 ans. J’exige de l’armée guinéenne, qu’elle démilitarise les charniers. Nous savons où sont enterrés beaucoup de disparus politiques des différentes crises guinéennes. Qu’on nous rende nos morts afin que nous puissions faire notre deuil. J’inclus dans cela, les victimes du camp Boiro, les victimes des exactions de juillet 1985. »

 

Pour mémoire, et selon des organisations de défense des droits humains, au moins 50 000 personnes ont disparu des geôles de la première République.

Publié dans FAITS DIVERS

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