MISSION DU FMI/BM : PLUS DE 5000 MILLIARDS GNF VOLATILISÉS DEPUIS L’ARRIVÉE DU CNDD
Depuis l’accord politique de sortie de crise de Ouagadougou, la communauté internationale affirme de plus en plus sa disponibilité pour la Guinée. C’est dans ce cadre qu’une délégation du FMI et de la Banque mondiale a séjourné à Conakry, la semaine dernière. Une mission mise à profit par les experts de Breton Wood pour passer en revue l’ensemble des secteurs financiers et économiques de la Guinée.
La conclusion est désastreuse : plus de 5000 milliards de francs guinéens volatilisés depuis l’arrivée du CNDD au pouvoir. Malgré cette catastrophique saignée des caisses de l’état, le FMI et la Banque mondiale souhaiteraient cependant que les bailleurs de fonds apportent leur aide à l’oxygénation des finances d’un pays qui vient d’amorcer un nouveau virage vers la restauration de la démocratie.
Mais, à condition que le gouvernement guinéen possède à l’audit de la BCRG où des montants faramineux notamment en euros et en dollars ont été sortis sans pièces comptables pour une destination inconnue. Interrogé sur ces obscures transactions, le gouverneur de la BCRG, Alassane Barry, se cache derrière le secret bancaire, et conditionne toute explication à l’autorisation préalable du chef de l’Etat. Pour le FMI et la Banque mondiale, il faut obligatoirement indiquer la destination de ces montants.
L’autre condition, c’est l’audit du secteur des télécoms où la gestion du ministre sortant, Colonel Mathurin Bangoura laisse planer des doutes sur la moralité et la régularité d’importantes sommes d’argent. Pour la mission conjointe FMI-BM, il n’est pas question d’autoriser une quelconque subvention, tant que la lumière n’est pas faite sur ces deux problèmes : le cas de la BCRG et la gestion des fonds des Télécoms.
Ahmed Keïta