VISITE DU GÉNÉRAL KONATÉ À PARIS : LA FRANCE REFUSE LE VISA À DES ''EXTRÉMISTES'' DU CNDD… 29/03/2010
Le président de la transition guinéenne, le général Sékouba Konaté devrait arriver, le jeudi 1er avril 2010, à Paris avec une forte délégation d’une trentaine de personnalités. Sur la nature de ce voyage, on n’en sait pas davantage en attendant le communiqué officiel de la présidence guinéenne. Sera t-il reçu ou non par le président français, Nicolas Sarkozy ? Mystère. Mais, à Conakry, l’Ambassade de France a refusé le visa à certains membres de la délégation présidentielle. Il s’agit du ministre des arts et de la culture, Fodéba Isto Kéïra, du ministre de la Pêche, le colonel Mamadou Korka Diallo, membre du CNDD, du ministre des transports, le colonel Mathurin Bangoura, membre du CNDD.
Toutes ces personnalités sont perçues comme faisant partie du groupe d’extrémistes qui ont poussé le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara à renoncer à ses engagements du 23 décembre 2008 d’organiser des élections transparentes sans la participation d’aucun membre du gouvernement, encore moins du CNDD. L’on se souvient que le revirement du capitaine Dadis avait provoqué un climat d’hostilité tendu entre les forces politiques d’opposition et la junte, d’où les événements tragiques du 28 septembre 2009 qualifiés de ‘’crimes contre l’humanité’’ par le rapport de la commission internationale d’enquête de l’ONU et par la cour pénale internationale dont la procureure, madame Bensouda a séjourné à Conakry au mois de février dernier.
Le rapport en question mentionne d’ailleurs le nom de Fodéba Isto Kéïra, à l’époque ministre des sports. Le colonel Mamadou Korka Diallo et d’autres ont fait le tour du monde pour défendre la problématique candidature du capitaine Moussa Dadis Camara. On se souvient encore des œufs lancés sur sa délégation lors de l’étape de Washington par des Guinéens venus exprimer de la manière la plus déterminée leur farouche opposition à une candidature du capitaine Dadis. Mus par des intérêts personnels, la plupart des membres du CNDD et du gouvernement ont activement initié ou appuyé la folle aventure du chef de la junte.
Les instances de la communauté internationale, notamment l’union africaine, la CEDEAO et l’union européenne, face à ce radicalisme politique de la junte, avaient décrété des sanctions ciblées contre tous les vas-t-en guerre qui rodaient autour du capitaine Dadis Camara.
Grâce à l’effort personnel du général Konaté, l’accord de Ouagadougou dessine un nouvel avenir pour la Guinée.
Les éléments qui poussaient le capitaine Dadis au crime, sans aucun scrupule, ont rapidement retourné la veste pour entourer le général Konaté et voudraient profiter de la nouvelle situation politique et de ses avantages comme si eux, étaient étrangers à la dérive dictatoriale de Dadis. Si le général Konaté se montre complaisant, la communauté internationale, elle, refuse d’admettre cette fausse reconversion, et tient à maintenir ses sanctions contre tous ceux qui ont contribué à faire verser le sang des Guinéens et à piller les ressources du pays.
Fatoumata Chérif